Logo a écrit :Bonjour,
Nobzedou a écrit :
J'ai consulté un spécialiste à paris, le Docteur Paul Be-Net, qui m'a soutenue que la FUE était impossible sur les cheveux africain, que seule la FUT était possible.
[...] Que pensez vous de tout ca ?
Quelles sont les méthodes possibles avérées ? FUE ? FUT?
Les cheveux de type afro ont tendance à friser, de manière plus ou moins prononcée, et ce, avant même la sortie du derme et donc la partie visible de la tige. Le follicule pileux est en forme de « C » (qui, par coïncidence, renvoie aux termes « coude » et « crépu ») au lieu d’être en forme de « I » chez les sujets possédant des cheveux plus raides ou simplement ondulés.
Cette courbure des cheveux leur permet d’occuper un espace plus important et de s’emmêler à d’autres cheveux, favorisant ainsi l’effet de couverture d’une greffe. Moins de cheveux sont donc nécessaires pour donner une impression visuelle satisfaisante de densité, ce qui est heureux car la zone donneuse des personnes de type Afro est généralement moindre que chez les type Caucasien ou Asiatique.
Ceci étant dit, la forme particulière de la racine complique l’extraction au moyen du punch tranchant de la FUE. Le praticien, qui ne voit pas l’intégralité du follicule surtout ci celui-ci est profond, doit trouver le bon geste à adopter pour parvenir à suivre les courbes du cheveu lors du prélèvement. C’est pourquoi, le taux de transsection observé est en moyenne plus élevé et le taux de rendement plus faible.
Pour limiter les risques, il est possible de recourir soit à un punch rectiligne classique mais doté d’un diamètre plus grand, ce qui a pour contrepartie d’augmenter la taille des tissus cicatriciels et donc leur visibilité dans la zone donneuse, soit à un punch courbé ou non pointu, plus spécialement étudié. L’emploi d’un punch manuel, plutôt que motorisé, est préférable car il permet au praticien de mieux sentir et déterminer l’emplacement et l’angle des follicules et donc de davantage contrôler le processus d’extraction.
Habituellement, le retrait des premiers follicules pileux renseigne sur la forme réelle des cheveux et permet donc, d’une part d’évaluer le niveau de difficulté de l’intervention - quitte à l’arrêter s’il est trop grand - et d’autre part – si le choix est fait de poursuivre - de donner des indications sur le geste à adopter pour faciliter la sortie des follicules suivants. Une session de test est parfois proposée pour s'assurer que l'extraction est possible avant la transplantation.
Si les risques sont moins grands d’endommager les follicules avec l’usage de la méthode FUT, la forme en « C » nécessite tout de même plus d'habileté et de prudence lors de la dissection au microscope de la bande de cuir chevelu prélevée.
Enfin, la phase d’implantation, commune à la FUT et la FUE, est également un peu plus ardue qu’avec des cheveux raides, toujours en raison de la texture des cheveux et du derme, rendant la procédure plus longue. Cela ne joue pas seulement sur la patience du sujet et des techniciens : plus les greffons restent hors de la peau longtemps, plus ils peuvent se détériorer.
En conclusion, la FUE est envisageable pour les sujets dotés de cheveux crépus, mais avec des risques supplémentaires de transsection qui accroîssent l’importance de se tourner vers un personnel médical possédant une expertise spécifique. La FUT pourra éventuellement être indiquée si le test de la FUE s’avère non concluant.
Dans les deux cas, il conviendra néanmoins de prendre en considération un dernier élément avant d’envisager la greffe, surtout si l’idée est de porter les cheveux très courts : les peaux pigmentées ont tendance, du fait d’un excès de collagène dans le derme, à avoir des cicatrices chéloïdes, qui se présentent comme hypertrophiques, épaisses, rougeâtres et boursoufflées, bref disgracieuses.
Cordialement
